La fin de l'obligation annuelle du certificat médical d'aptitude au sport, "une idiotie" selon la CSMF

L’annonce par Valérie Fourneyron, ministre des Sports, de supprimer l’obligation annuelle de présenter un certificat médical d’aptitude au sport est “une idiotie“, s’insurge Michel Chassang, président de la Confédération des syndicats médicaux français(CSMF). S’il reconnaît que certains examens délivrant le certificat d’aptitude au sport sont inutiles, car faits à la va-vite, il prône leur réhabilitation à travers une consultation annuelle de prévention. Explications.

Certificat médical d'aptitude au sport

Le ministère des Sports envisagerait de mettre fin à l’obligation de passer, chaque année, une

visite médicale d’aptitude à la pratique d’un sport. Sans supprimer cette consultation médicale, il suggère de l’espacer tous les 2 ou 5 ans, en l’absence de pathologie. L’objectif mis en avant par Valérie Fourneyron : faciliter l’accès des jeunes au sport.Révélée par

Europe 1, cette information a suscité un tollé chez les médecins, parmi lesquels le Dr Jean Paul Hamon, président de la fédération des Médecins de France (FMF), et le Dr Michel Chassang.Sur la forme d’abord. Le président de la CSMF déplore que cette décision, qui concerne pourtant la santé publique, soit prise par la ministre des Sports. “On aurait préféré que cela vienne de la ministre de la Santé. On est sur des problèmes de santé publique, ce sont des choses trop sérieuses pour que certains ministres extérieurs à la santé prennent des décisions dans ce domaine“, indique-t-il à Doctissimo.Sur le fond ensuite. La délivrance d’un certificat médical d’aptitude au sport se fait à l’issue d’une visite médicale, “une occasion unique de voir des jeunes à des moments où ils en ont vraiment besoin“, estime le Dr Chassang, évoquant la prévention et la vaccination. “Le certificat sert à faire le point au niveau préventif, à voir si le

sport choisi est adapté à la situation de l’enfant, à dépister d’éventuelles anomalies physiologiques et/ou médicales…“ Et Jean-Paul Hamon de réagir à sont tour, au micro d’Europe 1 : “Une visite annuelle, quand on est adolescent, qu’il y à la croissance, cela nous permet de vérifier le dos, et de voir l’enfant au moins une fois par an. Une visite annuelle ce n’est pas de trop“.S’il reconnaît que certains examens réalisés dans le cadre de la délivrance de ce certificat sont inutiles, car “faits à la va-vite“ ou réclamés pour des activités qui sont assez éloignées d’une réelle pratique sportive (la pétanque, par exemple), le Dr Chassang s’oppose à la décision de supprimer son obligation, dénonçant des motivations qui ne sont pas d’ordre médical. “La finalité est quantitative, pas qualitative. Cette question mérite une analyse plus fine“, estime le médecin qui plaide pour une meilleure organisation de la consultation, qui dépendrait du sport, de l’enfant, de son âge…Le Dr Chassang réfute par ailleurs l’argument selon lequel l’espacement des consultations obligatoires dans le cadre de la délivrance d’un certificat médical d’aptitude au sport ferait faire des économies à la Sécurité sociale. “La plupart des actes sont gratuits et les certificats ne sont théoriquement pas remboursables ; ce n’est donc pas à la charge de la collectivité“.La CSMF avait fait des propositions pour une amélioration des consultations d’aptitude au sport en réunion ministérielle il y a 18 mois de cela, indique le Dr Chassang, mais aucune suite n’avait été donnée. “Nous pensions que c’était tombé à l’eau“. Il faut croire que non. Mais s’ils ne sont “pas contents“ et qu’ils attendent une décision de la ministre de la Santé, les médecins ne semblent pas avoir les moyens de défendre davantage l’organisation actuelle.Amélie Pelletier
Sources
– Interview du Dr Michel Chassang, président de la CSMF, le 3 décembre 2013.
– “

Sport : vers la fin du certificat médical annuel“, Europe 1.fr.Click Here: Bape Kid 1st Camo Ape Head rompers