Alzheimer : les ondes des téléphones portables serait-elles bénéfiques ?

Le débat sur une éventuelle dangerosité des ondes électromagnétiques sur le cerveau est toujours en cours, sans qu’il soit pour le moment possible de trancher. Une nouvelle étude, rendue publique hier, détonne par ses résultats positifs : ces ondes seraient en effet peut-être capables de prévenir et de faire régresser la maladie d’Alzheimer.

Les résultats de l’étude menée sur une centaine de souris par des neurologues américains de l’université de Floride ont été révélés le 6 janvier dans le Journal of Alzheimer’s disease. Quotidiennement, l’équipe a exposé pendant une ou deux heures des rongeurs, sains et génétiquement modifiés pour développer une dégénérescence neuronale (“souris “Alzheimer“), à des ondes comparables à celles émises par un téléphone portable. Les souris ne portaient pas de casque bluetooth ni de téléphone portable scotché à leurs oreilles : leurs cages ont été organisées autour d’une antenne centrale générant le signal de téléphone cellulaire (cf. photo ci-dessus).Les résultats sont étonnants. L’exposition répétée aux ondes a fait disparaître les dépôts de peptide bêta-amyloïde du cerveau des souris “Alzheimer“, dépôts caractéristiques de la dégénérescence des neurones retrouvée dans la maladie d’Alzheimer. Leurs troubles de la mémoire ont disparu, tandis que les souris “normales“ ont vu leur mémoire s’améliorer.
Des mois ont cependant été nécessaires pour noter les premiers effets sur la mémoire des souris (cela pourrait donc prendre des années chez l’homme…). L’exposition des rongeurs à de nouvelles fréquences est cependant actuellement en cours, afin de déterminer la fréquence et l’intensité adéquate pour faire régresser les dépôts plus rapidement et plus intensément.
Une découverte qui, si elle est confirmée bien sûr, ouvre des perspectives intéressantes, la maladie d’Alzheimer touchant des millions de personnes dans le monde, même si les dépôts beta-amyloïdes ne sont malheureusement pas les seules lésions émaillant l’évolution de cette pathologie. Par ailleurs, Gary Arendash, principal auteur de l’étude, souligne que ces dépôts sont également retrouvés en cas de lésions cérébrales traumatiques, qui pourraient également bénéficier d’une telle exposition. Emmanuelle Vieillard et Jean-Philippe RivièreSource : “Cell Phone Exposure May Protect Against and Reverse Alzheimer’s Disease“, Journal of Alzheimer’s Disease, 6 janvier 2010,

résumé accessible en ligne (en anglais)Photo : © Journal of Alzheimer’s Disease