L’Autorité de sûreté nucléaire considère que les doses de rayonnements délivrées par l’imagerie médicale sont trop élevées et appelle les professionnels et les institutionnels de santé à se mobiliser.
Dans un communiqué diffusé le 6 juillet, l’ASN constate que “les doses de rayonnements ionisants délivrées aux patients augmentent en France du fait de la contribution très large de l’imagerie médicale au diagnostic des maladies“. Les professionnels de santé (principalement les radiologues “interventionnels“ tels que les cardiologues, les chirurgiens, et leurs assistants) ne sont pas reste, du fait de leur travail à proximité des sources de rayons X et de la multiplication des actes. L’ASN se base sur divers rapports, dont celui de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) et de l’Institut de veille sanitaire (InVS) qui a conclu en 2010 à une augmentation de 47 % en 5 ans des doses délivrées aux patients.
À la suite de deux délibérations de son collège, l’ASN invite à améliorer la situation et notamment la maîtrise de l’augmentation des doses délivrées dans le domaine médical, et propose pour cela plusieurs actions :
– Le développement de techniques alternatives, au premier rang desquelles l’IRM. Problème : cette technique d’imagerie médicale non irradiante souffre d’un manque d’appareils en France (8,7 par millions d’habitants, contre 20 en moyenne dans le reste de l’Europe), malgré l’insistance des professionnels de santé pour faire évoluer cette situation. Il en découle des
délais de rendez-vous importants et “un surcroît non justifié de doses en sus d’une mauvaise pratique médicale“, estime l’ASN, dans la mesure où l’IRM a des applications privilégiées, notamment chez l’enfant. Elle propose donc une tarification plus incitative en faveur de l’IRM.
– La mise en oeuvre plus rigoureuse des principes de radioprotection, et plus particulièrement “une meilleure justification des indications des examens d’imagerie“. “En pratique, les paramètres représentatifs de la dose doivent figurer sur le compte-rendu de l’examen“, explique l’ASN, avant de souligner que cela nécessite que “les appareils soient munis de dispositifs permettant d’estimer la dose délivrée aux patients“. Autre point essentiel : les appareils doivent avoir bénéficié de l’assurance qualité et des contrôles nécessaires.
– Le renforcement de la formation à la radioprotection des professionnels non spécialistes qui travaillent dans les salles d’opération et de radiologie.
– La formation supplémentaire de radiophysiciens, qui doit être poursuivie durant les 5 prochaines années, de façon à couvrir les besoins urgents dans le domaine de la radiothérapie.
– L’élargissement du champ de compétences des Personnes Compétentes en Radioprotection (PCR), afin “de combler les insuffisances constatées dans les domaines de l’évaluation des risques, de l’analyse des postes de travail, du port des équipements de protection individuelle et des dosimètres, en particulier pour le suivi des doses aux extrémités ou au cristallin de l’opérateur“.Amélie PelletierSourceCommuniqué de presse de l’ASN, 6 juillet 2011.Click Here: Putters